Estimation : 80 000 - 120 000 €
Adjugé 88 000 €
Extrêmement rare écran en bois d’agar sculpté, chenxiangmu profondément sculpté en haut relief de dragons à cinq griffes pourchassant la perle sacrée parmi les nuées, il comprend en face avant un miroir circulaire en partie centrale, une tête de dragon centrale vient orner la partie supérieure et est agrémentée de part et d’autre de deux œilletons. L’utilisateur peut, en s’approchant, y apercevoir deux scènes, l’une un paysage extérieur et la seconde une scène d’intérieur comprenant du mobilier et des personnages de la cour. Chacune des deux scènes est formée par la superposition de différents plans vus en succession grâce à un ingénieux jeu de miroir.
Au revers, une rangée de huit tiroirs en partie centrale dont la face avant est possiblement en bois de Zitan. De part et d’autre de cette colonne, les différents plans sont alignés et en partie supérieure un fixé sous verre orné de dragons à l’or sur fond noir dissimule le système de miroir permettant d’entrevoir la scène complète par chacun des oeilletons.
Le bois d’agar appelé aussi bois d’aloès, calambac en français et chenxiangmu (沉香木) en chinois, est une résine dont la production est particulièrement lente. Ses propriétés odorantes en font une matière extrêmement prisée comme bois d’encens, il est aussi très recherché en médecine asiatique pour ses vertus supposées guérissantes. Ce matériau rare servit aussi à la production d’objets de lettrés dont l’odeur agréable, mais aussi le type de bois immune aux agressions extérieures de termites ou autres parasites confère à ce type d’objets une valeur particulièrement élevée. Il fut cependant très peu commun qu’il soit utilisé pour produire du mobilier d’une dimension si imposante.
La production étant faible, le gabarit des morceaux recueillis est en règle générale assez faible, les objets faits de Chenxiangmu sont donc très souvent faits à partir d’un assemblage de plusieurs éléments (tel est le cas pour le présent écran).
Plus qu’un simple écran de table à proprement parler, tel que celui présenté par Sotheby’s Paris le 12 décembre 2017 (lot 64), nous sommes ici en présence de l’essence même de l’objet impérial chinois de l’époque Qianlong. En effet, les motifs de sculpture représentant des dragons sont d’une qualité irréprochable et parfaitement équivalente aux objets de forme impériaux classiques en bois de zitan. De plus, le système de périscope et le jeu de miroir permettant la vue d’une scène par juxtaposition de différents éléments décorés est un système qui fut développé au travers des échanges culturels entre la Chine et l’occident. Ces échanges ont été favorisés par la présence de moines Jésuites ayant oeuvré à la cour impériale sous la dynastie Qing durant le 18e siècle, à l’image des jeux d’eau de la fontaine du palais d’été comprenant un système hydraulique innovant.
Provenance:
Collection privée (Chateau du Sud Ouest de la France). De tradition familiale, aurait été rapporté en France par leur ascendant collatéral G.D. engagé dans les troupes d’infanterie coloniale en Cochinchine et en Chine entre 1903 et 1919.
Parallèles:
Pour un comparatif de qualité inférieure en terme de motif de sculpture (décor de pavillons et personnages en opposition aux dragons impériaux ornant le présent écran) voir vente Poly International à Pékin, 8 décembre 2018, lot 5450.
Hauteur : 67 cm
Largeur : 77cm
Profondeur : 21 cm
Le miroir brisé, quelques éléments manquants.
Extrêmement rare écran en bois d’agar sculpté, chenxiangmu - CHINE - Epoque QIANLONG (1736-1795)
Extrêmement rare écran en bois d’agar sculpté, chenxiangmu - CHINE - Epoque QIANLONG (1736-1795)
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